Retour à la page d'accueil     Voir les photos :   1     2     3     4     5     6     7     8     9    



La
fourmi mystère

2ème épisode


 Bestiole stressée
 Image non cliquable. Mesure anti-spam !
Pour m'écrire, merci de recopier cette adresse e-mail dans votre logiciel de courrier.
Suite de l'enquête entomo-psycho-toxico-policière  

 2ème épisode



 Début de l'histoire  Fin de la 1ère partie

  • Observations (suite) - Que dire d'autre ?

    Vu leur agressivité, on les imaginerait plutôt voraces, mais prisonnières dans un bocal (quelle cruauté !), elles se révèlent d'une frugalité - et d'une longévité - remarquable.

    En effet, ne sachant pas ce que mangeaient leurs pensionnaires, leurs hôtes leur ont offert de nombreux mets, végétaux et animaux, mais rien n'a eu beaucoup de succès.

    Ce qu'elles semblent fuir le plus, c'est la Danette(TM) au caramel, et une seule chose semble les retenir : le papier-ménage absorbant humide. Est-ce pour boire ? Ou pour se rafraîchir ? Ou simplement pour se cacher ?

    Elles ignorent dédaigneusement les brins d'herbe, le miel, le sucre - qu'il soit blanc et de betterave, ou roux et de canne -, les petites fourmis noires, vivantes ou assommées, les brindilles diverses, la viande rouge, le jambon blanc, le fromage bleu, la salade verte, le yaourt même au bifidus, le pain même complet et bio...

    Mais il semble qu'elles apprécient plus ou moins l'eau vaguement croupie sous les pots de fleurs (quelques gènes communs avec le chat peut-être...) : il en a été trouvé en train de boire (?) au bord de la soucoupe, certains soirs de grosse chaleur.

     On remonte déjà ?

  • Enquête - C'est là que ça se complique.

    Comment s'appelle cette bestiole ? Elle ressemble à une fourmi, mais en est-ce une ?
    D'où vient-elle ? Que mange-t-elle ? Quel danger peuvent représenter ses piqûres ?

    Poser la question au pharmacien du coin ? Vous plaisantez, je pense...

    Lorsque vous commandez des granules homoeopathiques au pharmacien du coin, une bonne semaine après il vous donne Murex [purpurea] 9CH, superbe coquillage qui fournit la pourpre, alors que vous lui avez demandé Rumex [crispus], la petite oseille sauvage.
    Et lorsque vous faites mine de douter, il vous dit : "Mais c'est pareil !"... Authentique !

    Les gens de mauvaise foi me diront qu'en effet, c'est pareil, puisqu'avec l'homoeopathie, c'est l'effet placebo qui marche. Soit, mais si ce n'est pas le bon nom, ça ne va pas marcher.

    Et tout aussi authentique : le pharmacien d'un autre coin vous donne des granules de Vaccinium myrtillus (la myrtille) lorsque vous lui demandez Myrtus communis (le myrte).
    Sauf que celui-ci n'a pas dit "c'est pareil !"...

    A mon avis, le pharmacien du coin a oublié que la nature existe et il s'y retrouvera mieux si vous lui parlez d'adipiodone de meglumine ou même de mercaptopyrazolopyrimidine plutôt que si vous lui demandez d'identifier une bestiole de 3 mm.
    Excusez cette digression en forme de règlement de compte.*

    Donc, à qui demander ?
    Tiens, le mari d'une collègue est chercheur à l'INRA. Deux ou trois exemplaires lui sont confiés. Mais c'est le premier été et la technique pour récupérer les spécimens n'est pas encore au point. L'une des bestioles est un peu écrasée, à une autre il manque la tête... et de toutes façons, c'est un spécialiste de la pisciculture, alors, les insectes !

    Cependant, il les examine au microscope et nous dit que ce sont des sortes de fourmis qui ressemblent à des guêpes minuscules, en particulier pour l'arrière-train et l'aiguillon. Bizarre. Mais il ne sait pas du tout ce que c'est.
    Peut-être une espèce exotique, il y a tant d'espèces de fourmis de par le monde...

    Alors, commence une longue quête dans diverses bibliothèques, librairies** et autres Fnac, puis un jour voici l'avènement porteur d'espoir de l'Internet... Je ne vous dis pas le nombre de fois où j'ai tapé insecte, fourmi, hyménoptère, ou même bestiole... sur tous les moteurs de recherche (surtout francophones : n'abusons pas tout de même !). En vain.

     Hop ! On remonte !

  • Obsession, délires et psychodrame - Avant tout, je précise que depuis sept ans il nous est arrivé de temps en temps de penser à autre chose qu'à cette bestiole. Ce fut une quête en pointillés tout de même !

    Pourtant, entre les scénarios les plus farfelus pour expliquer ses origines et ceux qui imaginent les séquelles des piqûres dans le cas où sa taille décuplerait (eh oui, ça donnerait, par exemple, un frelon sans ailes), entre les méthodes possibles pour s'en débarrasser et celles efficaces pour soigner les piqûres, il faut reconnaître qu'elle a été un sacré sujet de conversation.

    Pathologie ? - C'est grâce au Net, notamment en fréquentant les forums consacrés aux insectes, que j'ai pris conscience d'une part des particularités psychiques du petit monde des entomologistes amateurs, et d'autre part que je commençais à être contaminée.

    Ces passionnés sont vraiment des obsédés, ils élèvent des animaux minuscules aux noms interminables, ils échangent des femelles d'Aretaon asperimus contre des mâles de Phyllium giganteum ou bien d'Extatosoma tiaratum, ils imaginent les systèmes les plus astucieux pour le confort de leurs pensionnaires, ils vivent dans la hantise des insecticides, ils se sentent persécutés au travers de la moindre tapette à mouche, et d'une manière générale, je trouve - excusez cette plaisanterie probablement éculée dans ce microcosme - qu'ils cherchent la petite bête partout...

    J'ai beaucoup appris, il est vrai, sur l'élevage des insectes. Mais...
    Les premières bestioles, je les écrasais distraitement, ensuite j'en ai gardé quelques-unes dans de l'alcool pour les faire identifier, puis de plus en plus nombreuses, avec une vague idée de teinture-mère, puis quelques-unes vivantes pour les observer...

    Le jour où j'ai évoqué un projet d'élevage, là j'ai senti que j'avais passé les bornes du supportable pour certain proche qui n'aime pas les insectes (euphémisme).
    N'en parlons plus.

    C'est ce jour-là qu'est née l'idée de ce site. On sublime comme on peut ! Mais on ne m'ôtera pas de l'esprit qu'il y a quelque chose de sado-maso dans cette fascination.

     C'est la bébête qui monte, qui monte...

    Délires - On a tout imaginé... sauf la vérité, cela va de soi.

    Comme personne n'avait jamais vu ces bestioles, peut-être avaient-elles été importées.
    Voilà, oui c'est sûrement ça... Mais d'où ?

    D'Afrique, dans des cageots d'oranges marocaines ou de bananes camerounaises ?
    Bof, c'est trop banal. Et dans ce cas, il y en aurait partout.

    La table-de-cuisine-vivarium avait servi, entre autres, dans un appartement où logèrent jadis des cousins basques émigrés en Amérique du Sud et revenus en vacances. Pourquoi pas avec quelques fourmis dans leurs bagages ? Cette piste s'interrompit le jour où il fallut se rendre à l'évidence qu'aucune fourmi d'Argentine ne voulait ressembler à nos pensionnaires.
    De plus, la fourmi d'Argentine, elle a eu le mauvais goût d'arriver en France dans les années vingt. Trop tôt, même argument que ci-dessus.

    Certaines fourmis se nourrissent effectivement de bois, mais une table de 2,10 m sur 0,80 m a des chances de durer plusieurs décennies, pour des bestioles aussi minuscules et aussi peu nombreuses ! Et de toutes manières, elles n'ont l'air d'apprécier aucun autre bois que la table. Bon, peut-être ne mangent-elles pas la table, mais alors que mangent-elles ?

    Autre fausse piste : si ce ne sont pas des fourmis, serait-ce des staphylins ? Impossible : les plus petits semblent être au moins trois fois plus longs. Et bien moins élégants, n'en déplaise aux amoureux des Staphylinidae !

    Dernière hypothèse, un peu à la Bernard Werber, ma favorite : une théorie affirme que les Basques sont les derniers descendants des hommes de Cro-Magnon refoulés jusqu'à l'Atlantique par les invasions successives venant de l'est. D'autre part, j'ai appris, au cours de ma longue quête, que les fourmis sont des hyménoptères très proches des guêpes dont elles seraient les descendantes***.
    Donc, ces bestioles cohabitent discrètement avec les Basques depuis les origines... Non ?
    Pourquoi ne seraient-elles pas des fourmis archaïques, sorte de chaînon manquant entre les guêpes et les fourmis dont, paraît-il, les plus évoluées n'ont plus d'aiguillon ?

    Aucune de ces explications ne vous convient ? Qu'à cela ne tienne ! Voici, page suivante et de source (enfin) autorisée, les premiers éléments d'une identification sérieuse.
 
 Début de l'histoire  Suite et fin



 Image non cliquable. Mesure anti-spam !
Pour m'écrire, merci de recopier cette adresse e-mail dans votre logiciel de courrier.  Bestiole détendue  Tout là-haut

* Je connais tout de même des pharmaciens à qui il reste quelques souvenirs de botanique et, qui sait, d'herboristerie. Mais d'entomologie, ça c'est moins sûr. Rares seront, en ville notamment, ceux qui sauront faire la différence entre une abeille et une guêpe. J'exagère à peine...

** Au passage, je recommande le rayon nature/flore/faune du Centre Leclerc de Pau. Pub gratuite.
Je n'ai rien trouvé sur la bestiole, mais un vendeur enthousiaste et dévoué lorsque j'ai cherché de la doc sur le phylloxera et sur la crise dont fut responsable le dit insecte. Il découvrait, et a fait semblant de trouver le sujet passionnant !

*** Oh, ça remonte bien à 80 ou 200 millions d'années (je vous accorde qu'on n'est pas vraiment dans la même échelle de temps, mais ne discutez pas, laissez-moi délirer un peu). Dommage, je n'arrive pas à remettre la main ou le curseur sur la source de cette info.
Qui peut me donner des précisions ?
Épilogue de l'enquête entomo-psycho-venimo-fantastique   Fin provisoire de l'histoire